Publié dans Politique

Adoption de la loi sur la communication - « C’est l’aboutissement d’un long combat », dixit Lalatiana Rakotondrazafy A.

Publié le mercredi, 01 juillet 2020


Emue. Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, ministre de la Communication et de la Culture, est apparue particulièrement émotionnée au moment de prononcer son discours de circonstance hier devant les députés, au Centre de conférence international d’Ivato, qui viennent d’adopter à l’unanimité la loi sur la communication médiatisée. Il y avait peu de surprises attendues dans le choix final des députés qui avaient annoncé la couleur dès le début de la séance plénière consacrée à l’adoption du texte. La ministre a tenu à souligner « l’aboutissement d’un long combat » qui aura duré plusieurs dizaines d’années. La gorge nouée, la ministre, une chroniqueuse et journaliste politique, a retracé avec émotions les péripéties ayant abouti à l’adoption de ce texte. Cette propriétaire d’un groupe de presse rappelle notamment que les acteurs du monde des médias ont demandé une loi régissant leur métier depuis la fin des années 90. En juillet 2016, un projet de loi sur le Code de communication médiatisée est présenté au Parlement par le régime de l’époque. Le texte est adopté au forceps par le Sénat et l’Assemblée nationale de Madagascar, puis approuvé par la Haute Cour constitutionnelle au mois d’août 2016. Avant son adoption, le texte avait pourtant été vivement critiqué par les journalistes et les médias internationaux, qualifiant celui-ci « de revers pour la démocratie et la liberté d’expression ». Certaines dispositions du projet de texte entravent la liberté d’expression et d’opinion et imposent une restriction sur les sources d’informations. Les journalistes reprochaient également au ministère de la Communication le manque d’esprit de dialogue et d’échange dans la conduite du projet. En effet, le projet de loi élaboré de manière consensuelle avec les journalistes et le Programme des Nations unies pour le développement a été profondément modifié par le Gouvernement, et soumis en catimini au Parlement. Le   « Mouvement pour la liberté d’expression » composé de journalistes connus et reconnus avait engagé à l’époque un bras de fer avec les parlementaires et le Gouvernement pour dénoncer ce code « liberticide ». Parmi les leaders de ce mouvement, donc parmi les plus qualifiés pour défendre la cause, l’actuelle ministre de la Communication avait fait de la modification du code de la communication une priorité dans son contrat programme avec le Président de la République. « Je suis bien placée pour comprendre tout l’enjeu de la réforme de ce code de la communication et que cette réforme a toute une histoire qui nous a forgés et qui m’a poussée à le mener jusqu’au bout. C’est un devoir auquel je ne saurais renoncer », avait-elle indiqué peu après son accession au poste de ministre. Suite à des consultations provinciales, organisées par le ministère de la Communication, auxquelles ont participé les représentants des journalistes de toutes les Régions de Madagascar, un avant-projet de loi avait été soumis par l’actuelle ministre au Gouvernement. Le texte avait ensuite été présenté au Parlement, et a abouti à son adoption hier. De la couverture nationale pour les chaînes de télévision privées  au désengagement total de l’Etat, de l’Ordre des journalistes de Madagascar, en passant par les droits et avantages fiscaux et douaniers  accordés aux journalistes et organes de presse ainsi que la restructuration de l’ Autorité nationale de régulation de la communication médiatisée (ANRCM) et la mise aux normes de la presse en ligne, tout est inscrit ou réinscrit dans le projet de loi adopté hier par le Parlement.

La Rédaction

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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